V comme... Vie communautaire

Je vous ai déjà parlé de Marie Anne Catherine CADET (mon sosa 97) et de son aïeul Jean Hucher (Voir H).

C'est encore grâce aux fabuleux travaux mis en ligne par Yves BEAUVILLE (site) que j'ai relevé une autre particularité d'un de ses ancêtres, son arrière-grand-père à la 10e génération, Jehan DEVIGNE l'ainé, (
mon sosa 49 696)  né vers 1470.

En 1521, à 48 ans, Jehan DEVIGNE est témoin dans une enquête où il est déclaré charpentier et laboureur à La Chaume, près de Ferreux-Qincey dans l'Aube. Il déclare avoir été garennier et garde pendant plus de 6 ans. 

Il dit être venu environ 30 ans auparavant de La Motte-Saint-Jean du pays de Charolais, diocèse d'Autun pour demeurer au Paraclet (site de l'Abbaye du Paraclet).


La-Motte-Saint-Jean se situe en Saône-et-Loire près de Paray-le-Monial et de sa célèbre abbaye. C'est peut-être par des liens entre les deux abbayes que Jehan s'installe au Paraclet...

C'est en faisant des recherches sur La-Motte-Saint-Jean que j'ai découvert les communautés "taisibles" (c'est à dire "tacites", sans contrat écrit), appelées également "parsonneries" qui étaient des modes de Vies communautaires dans des exploitations agricoles collectives, autrefois très répandus dans le centre de la France. 

"...Le coteau de La Motte Saint Jean abrite les vestiges de la Grande Houle, ferme du XVe siècle, (Houle dérivant du latin «olla», marmite) merveilleux ensemble de bâtiments ruraux qui regardent couler la Loire du haut de leur promontoire. 
L’histoire de cette maison commence au XVe siècle par la fondation d’une communauté familiale agricole originale "Au même pot et au même feu". Ces constructions de communautés donnent une impression de force tranquille et de vastitude. À la Grande-Houle, les parsonniers se sont mis aux travaux d’abattage d’une quantité de beaux chênes, pour confectionner l’ossature de la maison, en pan de bois avec remplissage de torchis, ainsi que la charpente. Les plus gros arbres furent réservés à la construction de la salle commune ou chauffoir, avec sa monumentale cheminée. 
Une poutre de 8 mètres de long et de 52x63 cm de section, pesant deux tonnes, fut confectionnée et hissée à hauteur de plafond au milieu de la salle. Une autre poutre, moins grosse, se trouve à même hauteur, parallèlement à la première et à 3 m 30 de distance, posée sur le mur du fond de la salle. De l’une et l’autre de ces deux grosses poutres, deux autres éléments ferment le carré de la cheminée, énorme pyramide de brique, d’un poids considérable, qui s’appuyait sur cette structure. À l’intérieur de la grande pyramide qui fumait en permanence, une énorme marmite servait à nourrir tous ses habitants.
La communauté prospéra rapidement, grâce à la marmite toujours pleine et il fallut essaimer. Les deux nouvelles communautés décidèrent de rester côte à côte et l’on construisit, à la place de l’ancienne cheminée, deux autres cheminées semblables, un peu moins grandes... "

Le site Wikipedia permet d'obtenir plus de détails sur le fonctionnement de ces communautés : 
Cette forme de communauté réunit sous un même toit un groupe de personnes unis par des liens familiaux (liens du sang ou alliance), vivant en commun « au même pot et au même feu » . La communauté taisible constitue une cellule économique et sociale à base familiale, structurée autour d’un chef responsable de son bon fonctionnement. Elle est fondée sur l’exploitation collective d’un bien foncier commun, maintenu en indivision de génération en génération. 
La communauté est formée de plusieurs couples apparentés (frères et sœurs, cousins et cousines et de leurs enfants) chacun ayant une part dans le patrimoine commun, d’où son nom de "parsonnier". 
La communauté vit pratiquement en autarcie. De ce fait, la plupart des parsonniers ont acquis une certaine spécialité en dehors de l’agriculture, utile à toute la communauté : tonnellerie, menuiserie, tissage, etc.
Le chef de la communauté (appellation la plus courante) ou maître a parfois été désigné par acceptation tacite, mais le plus souvent il a été élu. On choisit soit le plus âgé, soit le plus expérimenté, mais, en fait, ce sont les qualités personnelles de l’intéressé qui comptent le plus, et on a vu des jeunes n’ayant pas vingt ans être choisis comme maîtres. Comme les autres membres du groupe, le maître peut être illettré, mais souvent il est capable de signer.
Le maître doit diriger l’exploitation et défendre les intérêts de la communauté. Il exerce également une véritable autorité morale sur tous les membres du groupe, sans pour autant se montrer autoritaire. Il est le seul à signer les actes relatifs à la communauté (baux, ventes, et même contrats de mariage des membres du groupe), comme il est le seul à figurer aux rôles de taille, où il représente « ses consorts ». Seul également, il connaît tous les détails de la situation financière de la communauté, et le montant de sa fortune, normalement gardée secrète.
Toutefois, en cas de problème grave, il peut demander l’avis de tous les parsonniers.
Le maître se rend à la ville voisine pour y traiter des affaires de la communauté. Il fréquente également les foires et marchés. Mais la fonction n’apporte aucun avantage pécuniaire ou honorifique. Habituellement, le maître dirige la communauté jusqu’à sa mort.
La maîtresse de la communauté n’est jamais l’épouse du maître, pour éviter la concentration de l’autorité à l’intérieur d’un même couple. Elle est choisie uniquement par les femmes. C’est la maîtresse qui distribue les tâches féminines quotidiennes, qui veille à l’éducation des enfants, qui soigne les malades. Elle sort rarement de la maison, car il lui revient de veiller à la préparation des repas pour tous, de cuire le pain, de faire le beurre et le fromage. La garde des bestiaux, les travaux des champs reviennent aux autres femmes ou aux enfants.
Une frérèche est un autre type de communauté taisible, constituée que par des couples de frères et de sœurs dans lequel l'héritage est indivis et préférentiel.


D'autres recherches généalogiques sur la commune de la La-Motte-Saint-Jean m'ont amenée sur cet arbre sur le site geneanet où de nombreux "chefs de communauté" ont été relevés.


Sources :  Extraits empruntés à 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_taisible 
http://www.la-motte-saint-jean.fr/la-grande-houlle 

2 commentaires:

  1. l'auvergne et en particulier la région de la montagne de Thiers a aussi connu ces communautés taisibles dont les dernières se sont dissoutes dans les années 60 (1960), mais la plupart à la fin du XIXeme siècle. Le livre de Jean Anglade "Les bons dieux" traite d'une communauté "au même pot au même feu" depuis l'an 1000 jusqu'au XIXeme siècle.
    Les films du pommier http://lesfilmsdupommier.blogspot.fr/ présente la vie de ces communautés en trois parties par le spécialiste local Michel Sablonnière.

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    1. merci beaucoup d'avoir complété cet article avec ces informations et le lien vers ce site très intéressant
      Cordialement

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